Quelques réflexions sur l’innovation technique


Non classé / jeudi, décembre 19th, 2019

Il y a de ça quelques jours, au cours d’un séminaire à la Nouvelle Orléans, un participant a montré comment ces dernières sont majoritairement incriminées. C’est qu’elles amènent presque toujours des chamboulements sociaux et économiques. Le télégraphe a perdu son utilité suite à l’invention du téléphone. les synthétiques ont pu supplanter métaux et bois. Un participant a mis en évidence ce double aspect constructeur/destructeur du progrès. Il a employé pour cela un objet courant, qui est vraisemblablement à porté de main tandis que vous lisez ces lignes : votre smartphone. Un objet qui fusionne un téléphone, une colossale bibliothèque musicale, un appareil photo digital et un ordinateur de poche. Il prend non seulement moins de place, présente de meilleures performances, nécessite moins d’assemblage et requière moins de matières premières et d’énergie que ses concurrents. a représenté une vraie catastrophe pour de nombreuses entreprises : producteurs de CD, producteurs d’appareils photos, de GPS… En terme de rentabilité et l’emploi dans ces industries respectives, le smartphone a été un revers intégral. Cependant, en se débarrassant de tous ces objets, il nous a permis de gagner en confort de vie. C’est « le paradoxe de l’innovation ». Les innovations occasionnent une élévation du niveau de vie de la population mais mettent aussi les industries à des désagréments ; elles engendrent des pertes colossales ou causent même leur disparition. L’élévation de la richesse apparaît certainement à terme ; à court terme, ce sont avant tout les conséquences néfastes qui subjuguent : certains salariés de certaines industries périmées finissent par perdre leur emploi suite à l’innovation. Le laitier qui perd son gagne-pain à cause du réfrigérateur; Les libraires qui sont les victimes de l’ebook. Easyjet sape les acteurs en place avec leur nouveau modèle d’entreprise.. Ceux qui perdent cette lutte concurrentielle critiquent en toute logique un regard réprobateur sur les nouveaux entrepreneurs. C’est pourquoi le progrès, en dépit de son intérêt incontestable, est au départ fréquemment regardé comme un recul. En somme, lles innovations favorisent à la richesse de s’accroître et à la société d’avancer. Mais cela ne se fait jamais sans télescopages. L’augmentation collective de la richesse s’accompagne fatalement des malheurs pour des personnes qui sont dépossédés de leur emploi. La conclusion de ce séminaire à la Nouvelle Orléans était en somme la suivante : la destruction est une conséquence naturelle de l’invention : il ne peut y avoir la première sans la seconde. Il est inutile d’apporter son aide aux industries en danger à coup de subventions, car celles-ci sont vouées à succomber. Les fonds dépensées dans ces industries ne font que perpétuer leur fin, alors qu’elles auraient pu servir à développer les secteurs de demain. Mal allouées, les subventions du gouvernement pétrifient ce processusde création et de destruction.